Biographie

Né en 1974, vit en région parisienne. 

La photographie l'accompagne depuis sa plus jeune enfance dans l'exploration du monde, l'appareil jouant à la fois le rôle de sonde et d'écran, lui permettant d'être en contact avec le monde tout en gardant une certaine distance, un pas de côté. 

Son approche de la photographie, développée en parallèle de son activité professionnelle, est instinctive ; elle mêle l'intime à une approche de type documentaire : capter un quelque-chose qui passe, garder la trace, et inlassablement interroger ce qu'il a sous les yeux - en sortant l’appareil qu’il garde en général à portée de main dans toutes les situations. Sa pratique laisse une grande part à la relecture et à la reconstruction "du réel", d’un réel qui prend forme dans un dialogue entre l'image, un possible donné du réel, et son flux de conscience lors de l'editing, les images prises servant alors de matériau brut, qu'il (r)affine et développe, assemble, pour recréer le, ou des, monde(s) contemporain(s).


Expositions collectives

Oh le plus grand péril, Galerie 22.05,  semaine professionnelle des Rencontres d'Arles, 03.07 au 08.07.2023, Hôtel de Chartrouse, Arles.

Inappropriées"Habiter, être habité.e", Festival professionnel de la photographie amateur, Fisheye Gallery, du 1er mars au 31 mai 2023, Arles.

Cadres de vies, CCPSA d’Antony à la Maison des Arts d’Antony, du 13 juin au 22 juillet 2018.


Expositions individuelles

Série d’autoportraits, Foire de Bièvres, 2019.


TEXTE DE LA GALERIE 22.05, Arles 2023

Guillaume De Smedt est un photographe français né en 74. L’acte photographique, dont il est lui-même une composante, est autant à considérer dans sa démarche que dans sa production. Chacune de ses photographies est l’expérience d’une rencontre ou d‘un moment.

Son geste enregistre des fragments du quotidien, flot d’éléments anodins qui alimentent un récit sur la véracité. Véracité de ce qui a été, véracité de ce qui est, véracité d’un monde dans lequel par la photographie, il peut prendre place. Ses images ne constituent pas un corpus qui inventorie faits et choses, elles dessinent une enquête au travers de laquelle il dit la manière dont il « fait monde » et est une façon de mettre à l’épreuve du réel sa présence « Je documente donc j’ai une raison d’être là ».

Être en contact avec ses sujets tout en gardant une certaine distance ouvre un champ d’investigations qui lui permet d‘interroger inlassablement ce qu’il a sous les yeux. L’appareil photo, toujours et systématiquement à portée de main, joue à la fois le rôle de sonde et d’écran. Ses propositions artistiques explorent les thèmes de la mort, de l’absence, de la présence, de ce qu’il reste ou restera. 

Son processus de travail laisse une grande place à la relecture de ses images comme si, détachées du moment de la prise de vue, elles étaient en capacité de révéler quelque chose de plus. Il les revisite, les assemble, en expérimente les limites et les potentiels créant de nouvelles réalités. Cette reconstruction prend forme dans un dialogue entre une photographie, expression d’une possible vérité, et son flux de conscience. Les images sont dès lors un matériau brut, qu’il (r)affine et développe, pour recréer le, ou des, monde(s) contemporain(s). 

Rêve et Anticipations (2018) construisent un discours sur le vide, l’absence versus la présence. Rêve dit ce qui fût, ce et ceux qui ont amené hier la vie. Anticipations lui oppose un monde empli, expression de la société contemporaine.

Inappropriées (2023) est une allégorie de la disparition, du souvenir, du temps passé, et revient sur les thèmes de prédilection de l’artiste.

« Oh le plus grand péril

Dans cette série, j’essaie d’explorer mon rapport à la mort ; de retrouver comment elle s’inscrit, presque malgré moi, dans un quotidien, dans les choses vues, soit, une manière de l’apprivoiser. Est-elle là, ou est-elle uniquement dans mon regard ? Retour à la question plus fondamentale de mon rapport au monde, de la tension entre ce que je crée du monde et de ce qui y est déjà donné, qui est là mais toujours inaccessible.

Je mets en regards des clichés de moi en noir et blanc, déjà m’effaçant (ou m’évadant ?) dans le mouvement, avec, issus de moi et pourtant vivant leur vie indépendante, des fragments colorés du monde où toujours la mort rôde. Va-et-vient entre ma présence, dans le monde, le regard et la distance, et déjà toujours présente, comme actualisée mon absence. Parce qu’un jour je n’y serai plus, ou que je n’y suis encore que par la grâce des contingences.

Guillaume De Smedt, juin 2023 »

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